21.03.2016. Profitant de la Journée internationale qui leur est dédiée par les Nations Unies, environ 120 femmes congolaises, camerounaises, rwandaises, tchadiennes et autochtones de tout âge se sont réunies dans la case communautaire de Ngombé pour prendre part à un débat sur le rôle clé qu´elles ont à jouer dans la lutte contre le SIDA.
Placé sous l´égide de l´Industrie Forestière de Ouesso (IFO), le débat a dégagé plusieurs pistes d´action pour lever les verrous culturels et sociaux : le jugement négatif, la culpabilisation des personnes qui vivent avec le virus du SIDA, la honte e de fausses opinions en rapport avec la maladie.

Suite à l´introduction du thème par M. NZEUSSU, coordonnateur du comité pour l´hygiène, la sécurité, la santé et l´environnement, le Docteur Fabien NGENDAKUMANA du Centre Médico-Social de Ngombé est entré dans le vif du sujet : « A Ngombé, pour 20 personnes qui meurent du SIDA, 40 peuvent survivre grâce aux médicaments, » a-t-il rappelé. « Ces médicaments soignent le SIDA, protègent l´enfant dès le début de la grossesse et évitent de transmettre le microbe à tout partenaire sexuel. »
Habillées en pagnes traditionnels, les participantes ont pris la parole pour poser des questions et se donner des réponses, ce qui a fait du débat l´occasion de partager des expériences très personnelles. Dont le fil rouge, repris de plusieurs façons en français et en lingala, était le rôle actif de la femme : « S´informer, informer sa famille, ses proches et sa communauté sur les voies de transmission du virus du SIDA et les moyens pour l´éviter est la condition pour éviter les nouvelles contaminations. »
En 2014, l´IFO a donné 250,000 EUR au Centre Médico-Social de Ngombé, y compris pour la lutte contre le SIDA. Un test simple et gratuit, par une prise de sang, permet de savoir si quelqu´un est déjà infecté. A ce jour, la société prend en charge tout le personnel, les femmes comme les hommes et même les femmes « illégitimes » (pas mariées) qui ne sont pas reconnues par la loi.

En dépit de l’accord historique de Beijing, qui a été signé par 189 gouvernements en 1995, aucun pays au monde n’est encore parvenu à instaurer l’égalité entre les sexes. L’écart de rémunération entre hommes et femmes n’est qu’un exemple des inégalités qui touchent les femmes dans le monde entier.
« C´est qui est intéressant chez nous, » affirme M. Charles MADZOU, Assistant du Chef du Personnel « c´est que si une femme est recrutée à la même catégorie d´un homme, ils ont le même salaire de base ». A l´heure actuelle, 24 femmes sont employées à l´IFO dont trois femmes travaillent au service Administration Générale, une à l´Atelier Mécanique, une à la section Lamellée Collée, une au Magasin Central, une à la section Equipe sociale rattachée à la Direction Environnement Social et Certification, une au PROGEP et le reste au Centre Médico-Social, dont l´effectif est très important au vu des services qu´il rend à la population de Ngombé. Afin de permettre à toute femme employée de participer à la célébration de la Journée du 8 mars, l´IFO leur a accordé une demi-journée de congé payé. « Le facteur principal, c´est que les femmes continuent de s´affirmer, » a conclus M. MADZOU. « Le jour où les hommes leur en auront donné l´opportunité, les femmes pourront démontrer toute leur juste valeur. »
© Tullia Baldassarri Höger von Högersthal